Étiquetage et conditions d’élevage : où en est-on ?

Si le code inscrit sur les œufs donne une indication sur le mode d’élevage des poules, cette information fait toujours cruellement défaut pour les autres produits d’origine animale. Face aux attentes sociétales et pour plus de transparence, une initiative portée par des ONG et un distributeur a vu le jour fin 2018 : l’étiquette Bien-être animal.

L’étiquetage obligatoire du mode d’élevage des poules pondeuses, une exception…

Parmi les mentions obligatoires à inscrire sur les œufs et leurs emballages figure le mode d’élevage des poules pondeuses. Cette obligation, demandée par les ONG pendant des années, s’est concrétisée en 1999. Ainsi, le premier chiffre du code d’identification de l’œuf inscrit sur la coquille renseigne sur les conditions d’élevage de la poule, en distinguant quatre modes d’élevage : 0 pour élevage biologique, 1 pour élevage en plein air, 2 pour élevage au sol et 3 pour élevage en cage. À ce jour, les ovoproduits ne sont toujours pas concernés par cette obligation de transparence vis-à-vis du consommateur.

L’étiquette Bien-être animal pour répondre aux attentes sociétales

Porté par l’Association étiquette Bien-être animal, cet étiquetage est prévu pour tous les produits, quel que soit leur niveau de gamme, afin de donner une information claire et fiable au consommateur sur le niveau de bien-être animal associé aux produits commercialisés.

Aujourd’hui, cette démarche rassemble quatre ONG de protection animale (LFDA, CIWF, OABA, Welfarm), trois distributeurs (le groupe Casino, le groupe Carrefour, les magasins U) et des producteurs de volailles (Les Fermiers de Loué, Les Fermiers du Sud-Ouest, Galliance). L’étiquette, créée en 2018 par LFDA, CIWF, OABA et le groupe Casino, compte désormais cinq niveaux (A, B, C, D, E) correspondant au résultat de l’évaluation du bien-être animal, ainsi qu’un pictogramme indiquant le mode d’élevage associé.

Disponible à ce jour pour les poulets de chair, l’étiquetage repose sur un référentiel technique de 230 critères, couvrant les différentes étapes de la vie de l’animal, depuis la naissance jusqu’à l’abattage, en passant par le transport.

Les trois premiers niveaux A, B et C valorisent des pratiques garantissant une amélioration significative du bien-être animal, ils reposent sur un niveau d’exigence croissant avec, par exemple, l’obligation d’accès à l’extérieur aux niveaux A et B. Quant aux niveaux D et E, ils informent le consommateur que les pratiques correspondent à un niveau minimal réglementaire (E) ou à quelques exigences supplémentaires avec une mise en place de plans de progrès (D).

La conformité de l’information affichée est garantie par un dispositif d’audits externes indépendants, partie intégrante du référentiel pour les niveaux A, B et C.

L’étiquetage spécifique aux poulets se déploie et pourra rapidement concerner plus de 80 millions de poulets par an, soit environ 10 % de la production française. L’Association étiquette Bien-être animal poursuit ses travaux pour proposer un référentiel de même nature pour le porc, puis progressivement pour d’autres espèces animales.
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En attendant la généralisation de l’étiquette Bien-être animal à d’autres produits ou l’obligation réglementaire d’indiquer le mode d’élevage comme pour les œufs, il demeure difficile de trouver des informations sur les conditions dans lesquelles les animaux ont été élevés. Les acheteurs de la restauration ont toutefois la possibilité :

  • De consulter le guide technique mis à disposition par l’association Welfarm qui comporte notamment un décryptage des garanties en matière de bien-être animal des différents labels alimentaires et sigles de qualité.
  • De consulter les conditions de production des signes de qualité (Bio, labels Rouge…) décrites dans leurs cahiers des charges. Ces derniers sont publics et consultables sur le site de l’Inao ou à la demande. Afin d’aider les acheteurs à identifier plus facilement les signes de qualité qui garantissent des pratiques respectueuses des animaux, Welfarm met à leur disposition un tableau synthétique ainsi qu’un vade-mecum de la commande publique ;
  • D’interroger les fournisseurs sur le mode de production des denrées proposées. Le tableau et le vade-mecum précédemment mentionnés contiennent des indications sur les pratiques à privilégier et seront également utiles pour questionner les fournisseurs.